Showing posts with label Dionysos Andronis. Show all posts
Showing posts with label Dionysos Andronis. Show all posts

Saturday, 21 August 2010

Qui était Sinclair Beiles? - Dionysos Andronis

Avec cette collection d'essais le poète Gary Cummiskey rend hommage posthume à son compatriote homologue Sinclair Beiles (1930-2000). Nous avions écrit un article sur le dernier recueil de Cummiskey Aujourd'hui est leur Créateur (voir notre Kagablog du mois de décembre 2008). Cette fois, nous aimerions tirer votre attention sur cette collection essentielle. Nous avions acquis une bonne impression de Cummiskey comme critique littéraire par sa revue Green Dragon. Maintenant avec cette collection d'essais notre première impression est confirmée.

Ce n'est pas parce que Beiles est resté longtemps en Grèce que nous avons été motivés pour écrire cet article mais par le fait que Beiles était un proche des beatniks américains et qu'il est resté pendant un moment à Paris. Il avait co-habité avec eux à l'Hôtel parisien Beat (aujourd'hui renommé "Relais Hôtel Vieux Paris"). "Le fait que Beiles avait une collaboration avec les écrivains Beat à Paris était une coincidence brève. Le fait aussi qu'il était plus un fan qu'un similaire dans cet hôtel Beat ne renverse pas son identité Beat" (une citation de Eva Kowalska, op.cit., page 85).

Le critique littéraire américain George Dillon Slater écrit : "Sinclair à Athènes faisait son autopromotion et pratiquait la psychanalyse dans un café près de la place Kolonaki. C'était une bonne idée parce que les Grecs s'autoproclament extrêmement intelligents", op.cit. page 67. Cette touche ironique de Slater vient compléter notre estimation personnelle de cette "inteligentsia du café expresso" grecque et pourrait justifier la dépression nerveuse de Sinclair Beiles en Grèce : "Souvent Sinclair était interné dans une clinique grecque pour retablir et après il venait chez moi dans l'île de Hydra pour reposer" (op.cit. page 63).

Gary Cummiskey est un poète important et avec ce livre il nous confirme qu'il est aussi un grand humaniste des lettres.

Wednesday, 28 October 2009

Mots souples

Couché près de toi
en silence pendant que

le vent frappe
le rideau à côté

traduit par Dionysos Andronis

(translation of 'Soft Words', from Bog Docks, Dye Hard Press, Johannesburg, 2005)

Thursday, 22 January 2009

Taylor Rain is Dirty Girl in Velvet - Dionysos Andronis


The latest short film from Aryan Kaganof is a precious, allegorical jewel of a film lasting 11 minutes and 32 seconds. Poetry is central to this film, firstly in the form of lines being composed, and then in the poetry of the female body, a favourite theme in Kaganof’s work. The poet celebrated here is Gary Cummiskey, one of the most promising poets of his generation in South Africa. The poetry of the female form comes from Taylor Rain, an exceptional performer who offers us her radiant and photogenic body.

The film is divided into four parts. In the first part, a blank screen serves as a point of anticipation. You’ll see why a little further on in the text.

The poems being written by Gary Cummiskey appear in the second part, accompanied by improvised music from the group Matmos. Even though we don’t understand the poems in their entirety (they scroll down the screen quickly, word by word), it creates a sensation of mounting excitement which becomes aesthetic and sensual. The words are not merely groups of letters, but carry an emotional charge. The suspense is accentuated by the sound of a typewriter off-screen providing a second, eerie music. We have the feeling that something is about to happen. This part lasts six minutes.

In the third part, the actress Taylor Rain starts masturbating in front of the camera. She caresses her vagina and anus. Gary Cummiskey’s poems now scroll down in the centre of the screen, becoming the true stars of the film in the foreground, while the actress provides a very beautiful background motif multiplying the wealth and interaction between the themes. A small white bear is sitting next to the beautiful young girl. It serves as an element of explanation. This significant section lasts three minutes.

The caption “Yes, that’s velvet” appears in the fourth and final part lasting 32 seconds. It is a sweet, short conclusion of exemplary grace. The background is black, in harmony with the opening image, and the artificial velvet of the little teddy bear is a metaphor for the forgery of the second body-poetry in the film. The truth lies in the words and written poetry. The body is beautiful, extremely beautiful, but the aspect of our human lives which is most alive is in the written lines.

(translated from the French by Lucy Lyall Grant)

Friday, 19 December 2008

Aujourd’hui est leur Créateur - Dionysos Andronis


Ce nouveau recueil de poèmes de Gary Cummiskey a comme titre une phrase du peintre américain Robert Rauschenberg. La quotidienneté serait le sujet du recueil (le mot « Aujourd’hui » est le premier du titre), mais ce serait une quotidienneté transformée poétiquement. L’univers des reportages télé (surtout dans le poème central « Et nous voyons ») est un premier point d’inspiration de ce recueil vital et significatif de l’auteur. La poésie de Cummiskey, à travers son pessimisme et sa tension existentielle, devient un champ libre de réflexion et de Création humaine, comme le dernier mot du titre aimerait nous le rappeler. Chacun de nous peut apporter sa pierre de construction de cet édifice solide d’une poésie humaine, fragile, simple et baignée dans l’immédiat et les inattendus pour la plupart involontaires de la vie quotidienne.

A travers la sensation du macabre et du danger évident dans la vie quotidienne (l’exemple le plus caractéristique serait le dernier poème « Café du coin » où le propriétaire se fait tuer en secret et loin des yeux des clients) et du thème de la chasse quotidienne (le deuxième poème « Le rêve d’un rat » est caractéristique où l’on témoigne de cette chasse entre chat et rat dans notre domicile), Cummiskey nous livre un recueil qui nous concerne tous directement. C’est un recueil écrit d’après les visions et les angoisses de tous les jours mais dans la tête d’un observateur serein et calme qui est le poète lui-même. Il est observateur seulement parce qu’il sait très bien que son imagination offrira un produit artistique différent et meilleur mais s’inspirant de toutes ces situations affligeantes et grotesques de tous les jours. Ce sera une vision « noire » (au sens artistique du terme) aux antipodes des souhaits initiaux.

Café du coin

Je t’amène
au café du coin.
Il est vide
ainsi nous glissons derrière le comptoir
et nous commençons à baiser.
Après,
quand nous remontons à l’étage
nous voyons le propriétaire allongé
près de la porte, mort.

(Op.cit. page 25, traduit par Dionysos Andronis)

Friday, 07 November 2008

Taylor Rain is Dirty Girl in Velvet - Dionysos Andronis


Ce nouveau court métrage de Aryan Kaganof est un bijou précieux et allégorique de 11 minutes et 32 secondes. Dans ce film il y a d’abord la poésie sous la forme de vers en train de se composer et puis il y a la poésie du corps féminin, un thème favori chez Kaganof. Le poète honoré est Gary Cummiskey, un des plus prometteurs de sa génération en Afrique du Sud. La poésie du corps féminin appartient à Taylor Rain, une performeuse d’exception, qui nous offre son corps photogénique et radieux.

Le film est divisé en quatre parties. À la première partie un écran noir de deux minutes sert comme point d’anticipation. Vous verrez pourquoi un peu plus tard dans le texte.

Les poèmes en train de s’écrire de Gary Cummiskey arrivent à la deuxième partie et ils sont accompagnés par une musique improvisée du groupe Matmos. Même si on n’arrive pas à saisir les poèmes en entier, puisqu’ils défilent mots à mots et en vitesse sur l’écran, une sensation de palpitation est déclenchée qui devient esthétique et sensuelle. Les mots ne sont pas des simples lettres mais des porteurs de charge émotionnelle. La palpitation est accentuée par le son d’une machine à écrire en off qui sert comme une deuxième musique angoissante. On a le pressentiment que quelque chose se prépare. Cette partie dure six minutes.

À la troisième partie l’actante Taylor Rain commence à se masturber devant l’objectif. Elle caresse ses parties vaginales et anales. Cette fois les poésies de Gary Cummiskey défilent au milieu de l’écran. Elles deviennent les vrais protagonistes en premier plan et l’actante un très beau motif secondaire qui sert à multiplier la richesse et l’interaction entre les thèmes. Un petit ours blanc est assis prêt de la belle jeune fille. Il sert comme un élément d’explication. Trois minutes est la durée de cette partie significative.

L’inscription «Yes, that’s Velvet » (Oui, c’est du velours) vient à la quatrième et dernière partie qui dure 32 secondes. C’est une conclusion heureuse et courte d’une grâce exemplaire. Le fond de l’écran est noir pour être en accord avec l’image du début. Le velours artificiel du petit ourson - jouet serait une métaphore du faux de cette deuxième poésie corporelle dans le film. La vérité est du coté des mots et de la poésie écrite. Le corps est beau, très beau même, mais les vers écrits sont l’élément le plus vivant de notre vie humaine.

First published on www.kaganof.com/kagablog