Friday, 07 November 2008

Taylor Rain is Dirty Girl in Velvet - Dionysos Andronis


Ce nouveau court métrage de Aryan Kaganof est un bijou précieux et allégorique de 11 minutes et 32 secondes. Dans ce film il y a d’abord la poésie sous la forme de vers en train de se composer et puis il y a la poésie du corps féminin, un thème favori chez Kaganof. Le poète honoré est Gary Cummiskey, un des plus prometteurs de sa génération en Afrique du Sud. La poésie du corps féminin appartient à Taylor Rain, une performeuse d’exception, qui nous offre son corps photogénique et radieux.

Le film est divisé en quatre parties. À la première partie un écran noir de deux minutes sert comme point d’anticipation. Vous verrez pourquoi un peu plus tard dans le texte.

Les poèmes en train de s’écrire de Gary Cummiskey arrivent à la deuxième partie et ils sont accompagnés par une musique improvisée du groupe Matmos. Même si on n’arrive pas à saisir les poèmes en entier, puisqu’ils défilent mots à mots et en vitesse sur l’écran, une sensation de palpitation est déclenchée qui devient esthétique et sensuelle. Les mots ne sont pas des simples lettres mais des porteurs de charge émotionnelle. La palpitation est accentuée par le son d’une machine à écrire en off qui sert comme une deuxième musique angoissante. On a le pressentiment que quelque chose se prépare. Cette partie dure six minutes.

À la troisième partie l’actante Taylor Rain commence à se masturber devant l’objectif. Elle caresse ses parties vaginales et anales. Cette fois les poésies de Gary Cummiskey défilent au milieu de l’écran. Elles deviennent les vrais protagonistes en premier plan et l’actante un très beau motif secondaire qui sert à multiplier la richesse et l’interaction entre les thèmes. Un petit ours blanc est assis prêt de la belle jeune fille. Il sert comme un élément d’explication. Trois minutes est la durée de cette partie significative.

L’inscription «Yes, that’s Velvet » (Oui, c’est du velours) vient à la quatrième et dernière partie qui dure 32 secondes. C’est une conclusion heureuse et courte d’une grâce exemplaire. Le fond de l’écran est noir pour être en accord avec l’image du début. Le velours artificiel du petit ourson - jouet serait une métaphore du faux de cette deuxième poésie corporelle dans le film. La vérité est du coté des mots et de la poésie écrite. Le corps est beau, très beau même, mais les vers écrits sont l’élément le plus vivant de notre vie humaine.

First published on www.kaganof.com/kagablog

No comments: